Colombie #5: San Bernardo, la douceur des îles

Comment vous décrire les îles de San Bernado? Je pourrais les introduire en les qualifiant de minuscules ilots tachetés flottant dans l’immensité de la mer des Caraïbes. Je pourrais. Sauf que là bas, quelques maisons sur pilotis ont été construites au beau milieu de l’eau, sans aucune attache terrestre. Me voilà bien embêtée. Si la géographie n’est pas de mon côté, pourquoi ne pas les présenter alors par le biais de leur population? Après tout, les isleños ont un même mode de vie, partagés entre la vie en communauté, la pêche et les quelques touristes venus dormir à l’ombre des palmiers. Un jour, après avoir butté sur le mot « stress », l’un d’eux nous a donné sa définition du concept: n’avoir rien à faire. Oui, peut-être que je pourrais commencer par-là, en vous parlant de leur sourire, de leur oisiveté, de leur connaissance du monde marin, de leurs bonheurs simples. Seulement voilà: sur le plan humain, les îles de San Bernardo sont tout et son contraire.

El Islote, la (sur)peuplée
de San Bernardo

Laissez-moi commencer par vous parler d’El Islote, une île microscopique remplie de maisons de toutes les couleurs. Et quand je dis remplie, je pèse mon mot: c’est l’île qui compte la densité de population la plus grande au monde. Sur 0,01 kilomètre carré s’entassent plus de 1200 personnes, une école, une église, des baraques en bois, quelques épiceries, des places publiques, des vivariums et des poulaillers. Certaines maisons n’ont même pas d’accès à la rue et leurs habitants doivent passer par celle de leur voisin pour effectuer tout va-et-vient. Tout le monde se connaît, les gens vivent dans la rue, guettant l’arrivée des bateaux de ravitaillement en eau courante, de ramassage des ordures ou de simples curieux venus faire un tour sur leur curieux bastion.

Titipán, la déserte
de San Bernardo

Et puis il y a Titipán, la déserte, en tous points opposée. Pas de construction, de grands marécages, de longues étendues de mangrove. Quelques bandes de sable blanc, grignotés placidement par une mer cannibale qui gagne du terrain de plus en plus vite. D’un appétit féroce, elle menace ce paradis perdu (ou jamais trouvé?) sur lequel se dressent fièrement 2 petites cabanes à échasses qui font office d’hôtel. Sur cette terre de Robinson, on partage son temps entre la contemplation et les baignades dans la mer chaude. C’est un lieu à la fois propice à l’évasion et à l’introspection, car on se retrouve seul face à soi-même et à un camaïeu infini de bleus taché de quelques étendues sablées.

Múcura, la grandiose
de San Bernardo

Múcura est quant à elle la plus domptée: grande mais pas trop, habitable mais pas bondée, dotée d’un (seul) hôtel de luxe mais aussi d’un village de pêcheurs, saupoudrée de grands palmiers et bordée de plages sublimes qui font office de transition entre l’intensité du vert de la végétation et les nuances cyans du lagon. Respirez, vous êtes là pour ça.

➳ Mon article complet sur Múcura

Isla Palma, l’île de passage

Isla Palma est la plus proche des côtes colombiennes. Insulaire mais pas trop, son épais bandeau de verdure camoufle quelques cabanes perchées dans les arbres où jouer les aventuriers. Si l’abondance des lianes vous empêchent de vous frayer un chemin dans le cœur de l’île, trouvez-vous un coin de plage et méditez: comment décrire les îles de San Bernardo?