Medellin #1: La vie de quartier

Après plus de 2 mois passés à Medellin, je pense qu’il est temps que je vous présente un peu la ville! Si j’ai mis si longtemps à aborder le sujet, c’est parce que Medellin n’est pas franchement un exemple de photogénie: c’est une ville immense sans centre historique, traversée par un nombre incalculable d’autoroutes et de grandes avenues bruyantes. Ou du moins, c’est la première image que laisse Medellin à ses visiteurs. Mais le quotidien dans « la ville de l’éternel printemps » comme ils l’appellent offre une réalité bien différente.

✧✧ Toutes mes bonnes adresses à Medellin ✧✧

Vivre à Medellin

Beaucoup s’imaginent Medellin violente, chaotique et dangereuse; je la trouve paisible, agréable et tranquille. J’ai emménagé il y a un mois dans le quartier de Laureles (« lauriers » en français – le nom fait référence aux grands arbres qui couvent les principales artères du quartier) et je ne me verrais vivre nulle part ailleurs.

Si vous demandez à un Colombien quel est le meilleur quartier de Medellin, il vous répondra très certainement El Poblado. Ici, les gens sont fans des grandes résidences fermées avec des étages de parking pour garer leurs gros 4×4, plusieurs gardiens, des caméras de surveillance et des piscines privées. Très peu pour moi…

Vivre dans le quartier de Laureles

Ce que j’aime dans mon quartier, c’est bien sûr tous les commerces à portée de main, les restaurants branchés, les cafés mignons, la vie nocturne, la facilité de déplacement (un aspect généralement relayé au second rang dans une ville où tout le monde se déplace en voiture). Mais c’est aussi et surtout toutes ces petites maisons individuelles dont les fenêtres s’entrouvrent à la nuit tombée, laissant s’échapper le bruit des conversations familiales et des rires des enfants.

C’est le marchand de fruits et légumes qui passe tous les jours avec sa charrette, clamant dans son mégaphone la récolte du jour. C’est les vieilles voitures garées à chaque coin de rue. C’est la végétation omniprésente, les mini-potagers en pleine ville, les palmiers et les cactus plantés dans les trottoirs. C’est la dame qui cuisine avec amour des bons petits plats devant le poste de police, où l’on trouve toujours à s’asseoir même si elle n’a que 3 tables. C’est le petit monsieur qui s’égosille quand tu es en train de te garer, pour te guider dans tes manœuvres. C’est la marchande de croquettes pour chien qui te dit qu’elle ouvre jusqu’à 20h, mais que tu peux sonner jusqu’à 22h30 en cas d’urgence. C’est le vieux couple qui installe son barbecue devant sa maison chaque soir, pour vendre des grillades aux passants. C’est les filles du salon de beauté, qui te font les ongles en terrasse pour 3 fois rien tout en te posant 20.000 questions sur ta vie avec un intérêt sans faille. C’est le chauffeur de taxi qui se gare devant chez lui tous les midis à la même heure, pour venir manger avec sa femme et ses enfants. Voilà ce que je retiens de Laureles: un quartier rempli d’âmes.

Je vous laisse vous promener dans quelques unes de ses rues, qui ne sont ni les plus représentatives ni les plus animées, mais tout simplement celles que je fréquente au quotidien. Sans fard.