Salvador, ses îles et ses plages: mon guide de l’état de Bahia au Brésil

Après Rio de Janeiro, c’est l’état de Bahia que j’ai décidé de découvrir lors de mes 6 semaines au Brésil. Avec sa superbe capitale colorée, ses îles et ses plages infinies, il ne pouvait que me faire de l’oeil! J’ai donc parcouru sa côte et son littoral pendant 3 semaines à la recherche des plus beaux spots où vivre la magie de Bahia. Voici mon top 5 des incontournables dans l’état de Bahia!

Le Bahia colonial: Salvador da Bahia

Une visite dans l’état de Bahia sans passer par Salvador est tout bonnement inenvisageable. La capitale de Bahia est l’une des plus belles villes du Brésil grâce à son magnifique centre-ville à l’architecture coloniale et colorée. Le quartier du Pelourinho s’étend sur une superficie assez vaste et permet de jolies balades. Celles-ci s’effectuent souvent en musique ou au son des tambours car encore plus qu’à Rio, la musique est présente partout à Salvador! On ressent constamment les origines africaines de la ville: dans la musique, dans les habits traditionnels des femmes de Salvador, dans les traits des locaux ou dans les ingrédients utilisés pour concocter des plats bahianais.

Salvador da Bahia est aussi l’endroit idéal pour goûter à la cuisine bahianaise, très riche en saveurs. La ville est remplie de restos et de tabuleiros (des stands de street food) où vous pourrez goûter au moqueca de peixe (un plat à base de poisson, de lait de coco, de légumes et d’huile de dendê), au bobó de camarão (crevettes, purée de manioc et lait de coco) ou aux acarajés (des beignets frits à l’huile de dendê).

Je dois bien admettre que la cuisine locale a été au coeur de mon séjour à Salvador: j’ai eu la chance de rencontrer des Brésiliens adorables avec qui j’ai passé une journée à préparer une mocequa de peixe du début jusqu’à la fin: courses au marché, cuisine et bien sûr dégustation (on dirait que ça devient une habitude chez moi: souvenez-vous, j’avais aussi été invitée chez des Marocains à Chefchaouen pour préparer un tajine).

Notre journée de cuisine a été accompagnée par quelques délicieuses caipirinhas, aussi j’en profite pour vous livrer le secret d’une caipi réussie: choisir des citrons verts bien lisses et bien brillants, les faire rouler contre la table pour les « attendrir » un peu, les couper dans le sens de la longueur (et non pas de la largeur!) et retirer la chair blanche au milieu du citron. Cela enlève l’amertume du citron et permet d’obtenir une boisson plus douce et plus sucrée.

J’ai adoré Salvador da Bahia. Mais pour être complètement honnête, l’insécurité a fait naître quelques frustrations chez moi. Dès ma première soirée sur place, j’ai été mise en garde par les gens de ma pousada qu’une fille (a plus forte raison si elle est seule) ne devrait pas s’aventurer dehors la nuit. Moi qui suis d’un tempérament plutôt fêtard et qui aime tant découvrir les villes de nuit, j’avoue être restée un peu sur ma faim.

De jour, j’ai pu me balader dans le Pelourinho avec mon appareil photo. Mais j’ai été plusieurs fois mise en garde (par la police, par un chauffeur de taxi et même par un mendiant) quand je m’engouffrais dans quelques rues débouchant pourtant sur certaines places très animées. On m’a conseillé de rebrousser chemin et de ranger mon appareil, ce que j’ai bien sûr fait. Au final, il ne m’est rien arrivé et j’ai même apprécié que les locaux aient cette attitude protectrice envers moi. Mais il est quand même préférable de déambuler dans une ville coloniale sans avoir à se soucier un seul instant de sa sécurité… Comme c’est le cas à Carthagène en Colombie (ma ville coloniale préférée de tous les temps) par exemple.

 

Où dormir à Salvador da Bahia?

Au Bahia café Hôtel ou à l’auberge de jeunesse Galeria 13, tous deux situés dans le quartier du Pelourinho classé au Patrimoine Mondial de l’Unesco.

Le Bahia bohème: Barra Grande

Inutile de faire durer le suspens plus longtemps: Barra Grande a été mon plus gros coup de coeur lors de mon voyage au Brésil. C’est sûrement dû au fait que j’ai découvert la presqu’île et l’archipel dans les meilleures conditions qui soient, je vous l’accorde. Alors que j’étais dans la petite barque (nous devions être une douzaine) qui faisait la traversée de Camamu jusqu’à Barra Grande, j’ai entamé la conversation avec une adorable famille brésilienne. En me voyant avec mon sac à dos, ils m’ont demandé si j’avais déjà réservé un hôtel sur place. Comme ce n’était pas le cas, ils m’ont conseillé de regarder les options depuis chez eux, pour être au calme et éviter que tous les rabatteurs ne me sautent dessus une fois arrivée au débarcadère.

Lorsque le bateau nous a tous déposé sur une grande plage déserte, j’ai compris que « chez eux » signifiait en fait dans un superbe hôtel 5 étoiles avec piscine à débordement, resto sur la plage et petites huttes d’architecte super confortables. A peine ai-je pénétré avec eux dans l’enceinte de l’hôtel que l’on m’a servi un grand jus de pastèque frais et un bol de salade de fruits exotiques. Deux minutes plus tard, alors que j’étudiais le plan de l’île, les propriétaires des lieux m’ont invitée à rester avec eux. Voilà un séjour qui commençait bien!

Isis, la nièce des propriétaires avec qui je me suis entendue à merveille, m’a guidée à travers l’archipel pour m’en faire découvrir le meilleur. Ce que j’ai préféré? Les bars de plage chic et lounge à la Praia de Barra Grande, l’enfilade de palmiers sur l’immense plage de Ponta do Muta, les soirées animées dans le petit village de Barra Grande (on plonge tou de suite dans l’ambiance vacances avec son centre piéton et ses chemins de terre!)… Mais ce que j’ai aimé par dessus tout, c’est embarquer pour un tour en bateau d’une journée dans la péninsule de Marau: j’y ai découvert des îles incroyables où la mer se parait d’un camaïeu bleu-vert absolument saisissant. J’irais même jusqu’à dire que la plage de l’île Campinho est l’une des plus belles qu’il m’ait été donné de voir (avec entre autres les plages des Iles San Blas au Panama et celles de Manzanillo au Costa Rica).

Bref, si je devais choisir un endroit où retourner au Brésil, ça serait Barra Grande! En plus -et comme dans toutes les îles de Bahia- il n’y a pas de problème d’insécurité sur place. Après Rio et Salvador, ça fait du bien!

Où dormir à Barra Grande?

A la Villa Balidendê (photos ci-dessus) pour le confort des installations, la plage et la gentillesse du personnel.

Le Bahia reculé: Boipeba

Depuis Salvador da Bahia, j’ai pris le bateau pour rejoindre Morro de São Paulo, une île plébiscitée par les Brésiliens (et les Argentins d’après ce que j’ai pu en voir) que beaucoup dépeignent comme la « Ibiza brésilienne ». Il est vrai que l’île est particulièrement festive, mais elle ne m’a pas convaincue. Peut-être est-ce parce que je suis une inconditionnelle de la vraie Ibiza (vous pouvez d’ailleurs retrouver mon guide week-end d’Ibiza sur mon autre site Little Weekends), ou parce que Morro de São Paulo est loin d’avoir la même saveur. Ou peut-être est-ce que tout y est trop buyant, trop cher, trop bondé, pas assez charmant, pas assez authentique.

Quoi qu’il en soit, j’ai malgré tout passé une agréable journée et soirée à Morro de São Paulo, et ce grâce à Barbara et sa mère, deux Brésiliennes rencontrées sur le port de Salvador da Bahia alors que nous allions embarquer (quand je vous dis que c’est facile de rencontrer des gens au Brésil!). J’ai été ébahie de voir à quel point elles m’ont inclue dans leur petite escapade mère-fille: pour tout vous dire, elles m’ont même proposé de partager leur chambre à l’hôtel. Aussi agréable que soit leur compagnie, j’ai préféré les laisser tranquilles après notre dîner au resto et ai mis le cap dès le lendemain matin sur une petite île voisine qui me faisait de l’oeil: Boipeba.

A seulement quelques kilomètres de distance de Morro de Sao Paulo, Boipeba en est pourtant aux antipodes. Le débarcadère est situé aux abords d’un petit village tranquille, sans bruit mais avec luxe de bougainvilliers marquant l’entrée de pousadas (auberges) aménagées avec soin. A la place des hordes de touristes, on croise des enfants qui jouent ou des livreurs venant ravitailler les quelques épiceries du coin en brouette.

Bien que la plage était belle et les environs charmants, j’ai choisi de ne pas rester au village lors de mon séjour à Boipeba. Après Rio, Salvador et Morro de São Paulo j’avais vraiment envie de me retrouver au calme, en pleine nature, face à la mer. Mes recherches préalables m’avaient indiqué que la Praia do Moreré, de l’autre côté de l’île, était la plus belle. J’en ai donc fait logiquement ma destination et mon point de chute.

Pour cela, il m’a fallu me rendre dans une sorte de hangar en dehors du village, en pleine campagne. Un café de fortune y avait été installé pour faire office de gare routière: c’est bien là le seul point de départ des moto-taxis et des bus pour relier l’autre côté de l’île de Boipeba. Enfin quand je dis bus je veux plutôt dire tracteur puisque c’est dans un véhicule agricole que se déplacent les gens sur l’île. Autant vous prévenir tout de suite: les horaires sont complètement aléatoires puisque les chauffeurs attendent d’avoir un nombre minimum de passager avant de décoller.

Une fois sur place, j’ai trouvé un petit bungalow rose à louer à une vieille dame qui vivait à côté. Il était situé en bord de mer et au milieu d’une végétation exotique assez dense: tout ce que je cherchais! Mon séjour à Boipeba a donc été placé sous le signe de la détente et du repos, avec pour activités principales de longues marches le long de la plage de Boipeba et des soirées samba ou forro à la lueur des bougies des bars de plage (jolis et très bien intégrés dans leur environnement contrairement à ceux de Morro de São Paulo). Une certaine idée du paradis…

Où dormir à Boipeba?

Au Ceu de Boipeba pour son environnement à couper le souffle, à l’hôtel Alizées pour être au plus près de la Praia do Moreré, ou chez l’habitant au petit bonheur la chance.

Le Bahia fêtard: Itacaré

J’avais beaucoup entendu parler d’Itacaré, que les guides présentent comme un spot de surf où l’on vient faire la fête. Sa réputation n’est pas usurpée: la ville est un joyeux mélange d’architecture coloniale colorée, de bars, de restos, de kiosques à caipirinhas, d’auberges de jeunesse et de pousadas dans une ambiance super animée. Elle est aussi située aux abords de plusieurs plages immenses où vous croiserez des familles, des groupes d’amis et des surfeurs.

Sachez quand même qu’il faut marcher un certain temps pour rejoindre les jolies plages. En effet et comme dans beaucoup d’endroits où j’ai été au Brésil, le village et la vie nocturne ne se situent pas en bord de mer mais plutôt dans un centre-ville en retrait de celle-ci. Rien à voir donc avec des lieux comme Palomino en Colombie où l’on petit-déjeune/déjeune/prend l’apéro/dîne/fait la fête sur la plage. Ceci dit, Itacaré a beaucoup de charme aussi et elle est à mon sens un point de chute obligé si vous venez à Bahia entre amis.

A faire à Itacaré: découvrir le marché artisanal nocturne, goûter des caipirinhas aux fruits exotiques dans les nombreux bars de rue, rencontrer des voyageurs venus des 4 coins du monde, entreprendre un trek jusqu’à Prainha (prévoyez beaucoup d’eau), surfer à Tirica, chiller à la Praia do Resende, déjeuner dans une pousada face à la mer, boire un jus le long de la promenade maritime ou dans le joli café à la déco tropicale A Brasileira.

Où dormir à Itacaré?

A la Villa Barracuda pour les budgets confortables, à l’auberge de jeunesse Bananas Hostel pour les backpackers (avec en option des soirées barbecue/caipirinhas hyper sympas dans le jardin).

Le Bahia huppé: Arraial d’Ajuda / Trancoso

Si Itacaré est à n’en pas douter la destination la plus hippie de Bahia, Arraial d’Ajuda offre une toute autre image de cette région du Brésil. Clean, moderne et sophistiquée, elle est remplie d’hôtels de luxe, de boutiques haut-de-gamme installées dans des paillotes tout confort, et de restos branchés à la déco soignée. La foule est forcément différente d’Itacaré: plus aisée, un peu moins jeune, mais tout aussi fêtarde! C’est un endroit que j’ai adoré et qui me semble bien être une sorte de Côte d’Azur à la brésilienne.

A côté, je sais que Trancoso a également une excellente réputation (notamment en termes d’hébergement de luxe). Je n’ai malheureusement pas eu le temps de m’y rendre, mais j’irai à coup sûr si je retourne à Bahia. Je m’arrangerai aussi pour faire un tour dans la Chapada Diamantina dans l’arrière-pays: tout le monde m’a dit que c’était incroyable!

Où dormir à Arraial d’Ajuda?

A l’hôtel Cor da Terra pour les budgets confortables, à la Pousada Erva Doce pours les budgets moyens, au Mox Hostel pour les budgets riquiquis (en plein dans la rue animée du centre-ville).

Avez-vous déjà été à Bahia ou prévoyez-vous d’y aller?
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